La création de la marque HOMAH

Coucou Magali, peux-tu te présenter ?

Je suis Magali Houlier, je suis couturière-tapissière installée à Toulouse : je travaille avec des professionnels de la décoration (architectes, architectes d’intérieur, décorateurs) pour réaliser la partie textile de leurs projets d’aménagements (tapisserie d’assise, rideaux…). Et parallèlement j’ai créé la marque HOMAH.

En deux mots, quelle est ton activité et quand l’as-tu lancée ?

J’ai lancé HOMAH il y a plus de 3 ans maintenant. Il s’agit d’une collection de coussins : j’ai voulu dans un premier temps utiliser les chutes de tissus des différents projets sur lesquels je travaillais. Puis, je me suis ensuite tournée vers les stocks dormants de tissus, particulièrement des maisons de haute-couture pour valoriser des tissus destinés à la destruction. Pour renforcer cette démarche éco-responsable, j’utilise de plus en plus la laine de moutons des Pyrénées pour le rembourrage de mes coussins, qui était encore jusqu’à récemment considérée comme un déchet. C’est une démarche qui est totalement en accord avec mes valeurs et qui m’enthousiasme !

Comment as-tu trouvé ton nom de marque ?

Je voulais un nom qui sonne scandinave pour correspondre à l’esthétique qui m’inspire dans mon travail et qui avait du sens par rapport à ma démarche. Mais, soit le nom était imprononçable pour nous Français, soit il était déjà utilisé par une marque.

Alors j’ai pensé à condenser mon nom : HOULIER MAGALI est devenu HOMA, ce qui avait du sens puisqu’on entend « HOME », en référence à mon secteur d’activité. Mais je trouvais ça trop proche de la marque néerlandaise HEMA et le nom de domaine coûtait très cher… alors j’ai ajouté un H final, pour la symétrie et le jeu visuel que cela apporte. Et c’est devenu HOMAH !!

Comment t’y es-tu prise pour créer ton identité visuelle ?

Mon logo existait déjà : je l’avais créé pour ma précédente entreprise (une boutique-atelier de loisirs créatifs) avec l’idée qu’il puisse s’adapter à un changement d’activité. Et effectivement, je l’aime toujours autant !

J’avais compilé tout un ensemble d’idées avec l’intention de créer moi-même ce logo. Mais j’ai rapidement compris que la tâche était beaucoup trop complexe et dépassait ma simple motivation…

N’a-t-il pas été dur de confier « ton bébé » à une tierce personne ?

J’ai assez vite réalisé que j’avais besoin de déléguer ce travail alors je n’avais aucune frustration à ne pas le faire moi-même, plutôt de l’enthousiasme et de la curiosité à voir ce que mon brief pouvait inspirer à cette graphiste. 

Quel élément primordial souhaitais-tu faire passer à travers ton univers de marque ?

Je ne me souviens pas exactement de ce que je lui avais demandé. Mais j’avais en tête un visuel minimaliste, épuré, plutôt abstrait pour ne pas raconter les choses trop simplement, de façon trop descriptive.

Avais-tu une idée bien précise de ce que tu voulais en tête ?

J’aimais beaucoup la forme ronde, les points, les pois. Sans connaître la symbolique des formes, le rond m’attirait beaucoup !

Avais-tu des inspirations précises en tête ?

J’avais plein d’œuvres en tête, de Damien Hirst, de Yayoi Kusama, de Sonia Delaunay…

As-tu été du genre « brief hyper précis » ou au contraire « je te laisse carte blanche » ?

Je lui ai laissé carte blanche : « voilà ce qui m’inspire, voilà la thématique de la boutique, montre-moi ce que ça t’inspire ! ».

Qu’as-tu ressenti à la découverte de ton univers de marque ?

J’ai été très déçue par ce qu’elle m’a présenté parce que je trouvais ça trop descriptif, trop littéral. En effet, elle utilisait le rond comme une perle et la ligne comme un fil… Alors, elle m’a montré ses brouillons et là, gros coup de cœur pour le petit gribouillis qui est devenu mon logo !

Comment s’est passée la prise en main de tous tes éléments de marque ?

Je n’imaginais pas que ce travail graphique englobait beaucoup plus de choses que simplement le logo. J’ai été vraiment impressionnée par toutes les règles établies autour de mon logo dans la charte graphique !!

Que ressens-tu aujourd’hui quand tu voies tes supports ?

J’adore toujours autant mon logo (qui a 10 ans !) alors que mon activité professionnelle a évolué : il correspond toujours aussi bien à l’esprit qui me caractérise, comme quoi il me ressemble autant professionnellement que personnellement !

As-tu fait évoluer ton univers depuis la création de ta marque ?

En changeant d’activité professionnelle, j’ai changé de nom d’entreprise. La graphiste qui avait créé toute l’identité visuelle (et personnalisé une police pour coller à mes envies de lignes épurées), avait depuis changé d’activité, je me suis alors adressé à une amie graphiste qui a réussi à retrouver la typographie d’origine.

Pourquoi as-tu choisi ces couleurs ? Que signifient-elles pour toi ?

Je ne me souviens pas si j’avais demandé expressément du orange et du gris… mais ça m’est apparu comme une évidence, sans connaître, là encore, la symbolique des couleurs. Et 10 ans plus tard, je trouve cette combinaison toujours aussi parfaite !

Trouves-tu utile, au quotidien, d’avoir fait tout ce travail de fond en amont ?

Clairement, je n’aurais pas réussi à obtenir la force de ce logo sans être aidée. Au-delà de la maîtrise d’outils de création graphique, ma graphiste m’a amené à réfléchir sur le sens de mon logo, en devant faire des choix parmi toutes ses propositions : ça renforce totalement l’histoire autour de ma marque !

Crédits : HOMAH / Céline Skowron Photographie / Zeste de papier / Freepik